Les Propriétés collectives, par Mme Danielle DEMELAS
Elles ont longtemps été la règle dans la vie des sociétés anciennes. A partir de 1750, nait une nouvelle théorie indiquant que parcelliser ces terres permettrait d’accroitre la production et donner à la terre une valeur économique et marchande. Cette idée s’est aussi propagée en Amérique du Sud, contribuant ainsi à l’élimination des communautés indiennes au profit des haciendas.
Cette évolution s’est aussi heurtée aux situations et droits usages locaux différents entre zones de grandes cultures et les régions de montagne, selon aussi que le droit traditionnel était lié à une personne, ou au bien lui-même.
A noter aussi que le droit de propriété, à l’époque n’était pas le même partout, la propriété absolue était rare et elle était souvent grevée de droits d’usage au profit des habitants (glanage, glandage, pâture, grappillage) .
Souvent voulue et décidée très tôt, l’application ne s’est faite que lentement, souvent étalée sur un siècle. L’évolution se fait aussi au gré des opportunités.
Les conséquences de cette évolution, en Europe et en Amérique du sud, n’ont pas toujours été celles attendues
En Europe les terres ainsi parcellisées n’étaient pas le plus souvent, les meilleures et la production n’a que peu augmenté. Cette évolution permit et favorisa l’exode rural.. E Amérique du sud, il y eut une autre conséquence, l’Hacienda fit que l’enjeu était plus le contrôle des hommes que celui de la terre.
Aujourd’hui encore cette parcellisation suscite des questions. Les conflits générés par cette action sont étudiés, ainsi que les conflits d’usages et de droits sur les parcelles collectives. Une des préoccupations aussi concerne le territoire forestier, des commune ayant parcellisé ces superficies et d’autres non. (Au total, il y a 11000 communes forestières en France) avec des suivis de la forêt de qualité très variable.
Marie-Danielle Demélas
Docteur d'État d'histoire (politique Amérique Latine et Espagne), Professeur des universités, représentante de l'IRD en Bolivie.
Titulaire d'une thèse d'État en histoire (1990), Marie-Danielle Demélas a été professeur du secondaire (1972-1981), attachée puis chargée de recherches au CNRS (1982-1994) et professeur d'histoire d'Amérique latine à l'Université de la Sorbonne nouvelle - Paris 3 (1994-2008). Elle y a dirigé l'école doctorale "Europe latine - Amérique latine" (2001-2004) ainsi que plusieurs thèses portant sur l'histoire de l'Amérique latine. Elle est membre du conseil scientifique de l'université depuis 2004 et a siégé au bureau du conseil scientifique du pôle Amérique du ministère des Affaires Étrangères (2004-2008).
Spécialiste reconnue d'histoire politique de l'Amérique latine et de l'Espagne, elle a publié onze ouvrages et une centaine d'articles, la majeure partie dans des revues internationales et hispanophones.
En France, elle est chevalier de la Légion d’Honneur et, en Bolivie, membre honoraire de l'académie d'histoire.