Jean Giono
« un rêveur des montagnes »
Texte de Jacques LE GALL
Giono est un homme de la hauteur sur qui la montagne a toujours exercé un fort tropisme, contrairement à la mer, au demeurant très présente dans l’œuvre. « La montagne est ma mère », proclame-t-il au début de Voyage en Italie. « Par nature, je suis un montagnard. Pendant tout le cours de mon existence, c’est à la montagne que je suis allé chercher le sein maternel », confirme une chronique journalistique de 1963.
De fait, ce besoin de montagne, a très souvent conduit Giono vers les montagnes qui dominent Manosque (en particulier vers la montagne de Lure), mais aussi vers les Alpes (Briançonnais, Ubaye, Champsaur et, surtout, Trièves). Dans toutes ces montagnes, le bon marcheur allait chercher l’espace, les hauteurs, la beauté, la paix, la grandeur, la pureté, la solitude, le silence, les joies, le bonheur. Ce dernier mot est sans doute le plus important :
« Le bonheur me vient tout seul si j’entends frissonner un peuplier piémontais, ou siffler une marmotte, ou le pas de vent dans les hautes prairies du Viso, ou l’égrènement des pierrailles sous le pied des chamois, ou le cri de l’aigle ; rien n’est plus près de mon sang que le vent vif des hauteurs, si ce n’est l’eau glacée qui suinte des névés ; rien ne me donne (ne me donnait) plus d’assiette dans la vie que le gros brodequin à mouches et le sac complet. Je n’ai jamais été ce qu’on appelle un alpiniste, j’ai été un rêveur des montagnes, et même celles ‘à vaches’ me faisaient rêver. Je n’ai jamais été ‘moine’, ni en montagne ni en art ; je ne vais pas au dépassement de moi-même, je vais au bonheur, c’est souvent la meilleure façon de se dépasser. La montagne a donc été ma mère, mon école et mon église. »
(Les Terrasses de l’île d’Elbe)
Avec le temps, le mythe d’une montagne pure et de son espace sanctuarisé s’est quelque peu délité. Pour autant, l’écrivain n’a pas renoncé à sa « chasse au bonheur » : il a reconfiguré son « système de références » (Noé) autour d’une autre montagne, la montagne de mots et l’espace autonome du livre. Giono est sans doute l’écrivain de langue française qui a le plus et le mieux parlé de la montagne. Chez lui, le besoin de montagne s’est doublé d’un désir de montagne. Dès lors, une montagne imaginaire est venue « s’imbriquer en volume » dans la montagne réelle. S’agit-il d’une substitution ou, plutôt, d’une superposition ? En tout cas, dans ce nouveau « système de références », la montagne n’est plus seulement un paysage qu’il suffirait de décrire. C’est encore une maison, une chartreuse où trouver refuge, mais c’est aussi un personnage, une force dans la grande Force et même un « monstrueux objet » :
« L’homme a toujours le désir de quelques monstrueux objet. Et sa vie n’a de valeur que s’il la soumet entièrement à cette poursuite. »
Pour saluer Melville (1936)
Surement cette conférence vous aura-t-elle donné l'envie de mieux connaître et lire les ouvrages de cet amoureux des montagnes. Voici quelques uns des titres susceptibles de vous plaire
- L'Iris de Suse.
- Un roi sans divertissement (dont j'ai lu plusieurs extraits).
- Pour saluer Melville.
- Le Chant du monde.
- Les Vraies richesses.
- Jean le Bleu.
- Solitude de la pitié.
- Coll
Autour de Giono, une information.
C'était un grand lecteur et sa bibliothèque comportait plus de 6000 ouvrages. Elle est aujourd'hui susceptible d'être dispersée. Un association: Les amis de J. Giono, à Manosque lancent une collecte pour en préserver l'unité. Pour la soutenir, allez sur le site de l'association: les amis de Jean Giono
Dans tout ce qui suit, nous avons regroupé des diapositives tirées de la présentation faite par M. LE GALL.
Elles sont reprises en 4 séries:
1) la biographie de Giono
2) l'amoureux des montagnes
3) Le supplément de rêve de Giono autour des montagnes
4 Le bonheur
Biographie de jean Giono
d'origine Italienne, so père est cordonnier et sa mère repasseuse
Giono est un amoureux des montagnes. En voici quelques unes, accompagnées d'extraits de textes qu'il a écrits sur elles
Et quand Giono ajoute son rêve aux beautés de montagnes qu'il aime pour en faire son univers et sa source de bonheur...
un bonheur ; en communion avec la nature..
Les dernières images représentent deux tableaux de Mme Edith BERGER et une photo d'une des pages manuscrites de J. GIONO