Marie-Danielle Demélas, professeur honoraire de l’université de Paris 3, spécialiste d’histoire de l’Amérique latine, s’intéresse
également à l’histoire militaire de la France.
Ses ouvrages les plus récents :
Parachutistes en Indochine (Vendémiaire, 2016),
Parachutistes en Algérie, 1954-1958 (Vendémiaire, 2021),
Terrorisme et contre-insurrection en Algérie,
un texte inédit de Roger Trinquier ;
texte présenté par Marie-Danielle Demélas et Daniel Dory (VA éditions, 2022),
Petite guerre dans les Pyrénées. Le 18 fructidor de l’an II à Lescun (MonHélios, 2024).
Charles-Louis SCHMUCKEL
Le lieutenant Charles-Louis Schmückel (1866-1915) est connu pour avoir publié en l’an 1900 une histoire de la bataille de Lescun et préservé ainsi le souvenir de ce fait d’armes.
Né à Wissembourg, il1 est issu d’une dynastie d’officiers originaires du Palatinat au service de la France depuis les guerres de la Révolution, et sa famille a quitté l’Alsace après la défaite de 1870 pour s’installer à Pau où elle s’est intégrée aux cercles protestants du Béarn.
Engagé comme simple soldat, Charles Schmückel devient officier d’État-Major, chevalier de la Légion d’honneur et breveté de l’École de Guerre, un parcours aussi inhabituel que remarquable.
Il meurt, chef de bataillon, lors d’une offensive sur le front d’Artois, le 15 mai 1915 à Roclincourt.
La Guerre en vallée d'Aspe et la bataille de Lescun
En 1900, le Lieutenant Schmuckel écrit son ouvrage en un moment où l’armée cherche à s’armer en vue d’une revanche et encourage les officiers à étudier et à écrire.
Mais, comme le souligne Michel Goya:
« d’une manière générale, les officiers de l’infanterie n’ont pas de formation technique et scientifique.
Pour eux, les problèmes tactiques ont donc des solutions morales. Les valeurs nobles sont le cran, l’allant et le sens du sacrifice. L’attaque fait l’objet d’une véritable mystique.»
L’exaltation de la bataille, héritée de la période napoléonienne, ne permettra pas plus de concevoir la petite guerre en montagne qui s’est livrée entre Aspois et Aragonais, que d’éviter le coût exorbitant de la Première Guerre mondiale.