Dominique Morrincome
Profession : cadre de santé infirmier sapeur pompier Professionnel
Titulaire d'un master 2 histoire contemporaine
Thèmes de recherches : histoire des sapeurs pompiers et de son service de santé, histoire des hommes de la Revolution et de l'Empire, événements originaux de l'Histoire locale et plus vaste
...
Reconstitution historique membre de l' association "Division Harispe , 3 eme bataillon des chasseurs des montagnes"
Investi comme initiateur de randonnées au Club Alpin Français section d'Orthez
Habite Villeneuve de Marsan ( Landes), et Lescun ...
La présentation de la conférence, par Mr MORRINCOME:
La bataille de Lescun
Entre la mémoire et l'histoire, le travail de recherche de l'historien, ses questionnements, ses éléments de réponse.
Le 6 septembre 1794, un combat est décrit autour de Lescun entre des troupes Françaises et Espagnoles par le lieutenant Charles-Louis Schmuckel.
En garnison au fort du Portalet à la fin du XIXéme siècle, il décrit une véritable bataille où les Aspois se regroupent et repoussent les envahisseurs.
Qu'en est-il réellement de ce combat ?
A t-il vraiment eu lieu ?
Quelle en a été son intensité ?
Quelle en a été sa portée ?
Entre la mémoire des habitants et l'histoire réelle ou se situe le curseur de la vérité historique ?
Tels seront les points éclairés lors de la conférence
4 Septembre 1794: La bataille de Lescun
Le 4 septembre 1794, ce village a été le théâtre de terribles combats opposant 7.000
Espagnols, commandés par le Général marquis de Castelfranco, aux hommes du 5° bataillon de Volontaires des Basses Pyrénées.
Tandis que l'Armée française axe son effort sur Fontarabie, les Espagnols décident d'attaquer nos arrières afin de nous couper de nos axes d'approvisionnement.
Ils se rassemblent à Hécho, il y a là des troupes régulières, des milices, la garde Wallone et quelques canons de montagne. Leur point à atteindre est Oloron, où se trouvent nos
approvisionnements, et le QG du 5° bataillon de volontaires des Basses Pyrénées.
Mais avant d'atteindre Oloron, il faut passer le col de Pau, atteindre Lescun. Les points de passages en montagne sont surveillés par des petits postes de 8 à 25 hommes.
Les Espagnols marchent de nuit pour être au petit matin dans la vallée. Arrivés au sommet, ils décident de passer dans la vallée en descendant sur leur gauche, malheureusement, ils sont stoppés
dans leur effort par la résistance des petits postes.
Les coups de feu s'entendent dans la vallée, et le capitaine qui commande à Lescun alerte
aussitôt son chef de bataillon à Oloron, et il demande également le renfort des compagnies stationnées alentour, à Bedous et Lhers.
Stoppés dans leur progression par la résistance française les espagnols font demi-tour pour chercher une autre voie d'accès.
Pendant ce temps, des miliciens qui ont pu se faufiler mettent la vallée en feu en incendiant les granges, ceci afin d'orienter la progression espagnole. (Il fait toujours nuit)
Quand les espagnols débouchent enfin de la montagne, ils ont face à eux la compagnie de volontaires qui défend le village. Le capitaine a fait rassembler tous les villageois qu'il a mis en
arrière mais visibles de façon à faire croire qu'il dispose de renforts.
Arrivée dans la vallée. De la lisière visible sur la droite les français ajustèrent les Espagnols qui se retiraient. Le terrain plat visible en bas porte le nom de "Champ des morts" depuis cette
date. C'est à cet endroit que les espagnols subirent les plus fortes pertes.
Les Espagnols sont confiants, mais surprise, alors qu'ils se lancent à l'assaut ils tombent sur un à-pic. Impossible de lancer une grande offensive frontale. C'est donc par un étroit sentier que
vont se lancer les Gardes Wallones, et quand ils débouchent au Pont du Moulin, les Français les tirent comme des pigeons.
Castelfranco décide alors de contourner le village par la droite, et il envoie des hommes qui sous le couvert des arbres passent inaperçus.
Cruelle déception, leur avance sera stoppée par une cascade infranchissable.
C'est alors qu'arrivent nos deux compagnies qui montent de Bedous et qui les prennent de flanc. Panique chez les Espagnols qui se replient poursuivis la baïonnette dans les reins.
Non seulement les Espagnols fuient, mais les Français, les ramènent jusqu'à leur point de départ.
Les pertes espagnoles s'élèvent à 900 tués, 450 prisonniers.
50 grenadiers, 4 compagnies de volontaires et quelques gardes nationaux (NDLR en tout 600 hommes) ont stoppé une attaque combinée de 7.000 hommes.
C'était la première fois que cette unité voyait le feu