IKER Archéologie
La présentation de la conférence
"Aux origines de la métallurgie pyrénéenne : premiers indices d’exploitation de cuivre et de fer dans les Pyrénées occidentales."
Argitxu BEYRIE est Archéologue spécialisée dans
l'étude des vestiges liés à l'exploitation et à la transformation des ressources naturelles depuis les périodes protohistoriques jusqu'au Moyen Âge.
Principaux axes de recherches:
- Paléométallurgie du fer
De la mine à l'objet, approche archéologique de la chaîne opératoire en sidérurgie. Etude de l'évolution des procédés miniers et métallurgiques (variations chronologiques et variations
géographiques).
- Mines et milieu montagnard
Aux origines de la métallurgie dans les Pyrénées. Mines et centres de production métallurgiques protohistoriques et antiques dans les Pyrénées (cuivre, fer et argent).
La présentation de la conférence , telle que nous l'a transmise Mme BEYRIE
"Aux origines de la métallurgie pyrénéenne : premiers indices d’exploitation de cuivre et de fer dans les Pyrénées occidentales.
A. BEYRIE
Pelosastrea 64780 St-Martin-d’Arrossa
contact@iker-archeologie.com
Les vestiges d’activités minières et métallurgiques se trouvent en abondance à l’extrémité occidentale de la chaîne pyrénéenne, sur l’ensemble du territoire montagnard qui s’étend d’ouest en est de l’océan Atlantique aux vallées du haut Béarn (Pyrénées-Atlantiques). Les gîtes métallifères, souvent modestes mais particulièrement abondants, y ont été exploités pour l’or, l’argent et principalement pour le cuivre et le fer.
Les recherches menées depuis une dizaine d’années dans le domaine de l’archéologie minière et de la paléométallurgie permettent aujourd’hui de retracer les grandes lignes de l’histoire minière de l’extrémité occidentale du massif.
En révélant l’importance du foyer de production polymétallique installé en bordure de l’océan Atlantique au début de notre ère, les travaux de recherche ont apporté un éclairage inédit sur la connaissance des activités économiques de l’Aquitaine antique. Ils améliorent en outre la compréhension des modes d’occupation et d’exploitation des territoires de haute et moyenne montagne. Cette phase, au cours de laquelle la production métallique se développe de manière sensible, démarre au IIIe siècle av. J.-C. et connaît son apogée aux Ier et IIe siècles ap. J.-C.
Les recherches menées en Béarn dans le domaine de l’archéologie des mines ont également mis en évidence une phase d’activité beaucoup plus ancienne, coïncidant cette fois avec la naissance de l’activité minière en Europe occidentale. Comme le laissaient augurer les résultats des études paléoenvironnementales menées au Pays Basque (D. Galop et F. Monnat), la découverte de la mine de cuivre de Causiat en vallée d’Aspe permet de situer le démarrage des activités minières et métallurgiques dans l’Ouest pyrénéen au IIIe millénaire av. J.-C."
Voici, avant la conférence, un texte pris sur internet:
Industries minières dans le haut Béarn
Aquitaine - 64 - haut Béarn
Vallées d'Aspe, Ossau et Ouzoum
Exploitations minières et métallurgiques en Béarn
Prospections et fouilles archéologiques programmées 2007, 2014-2016
Un inventaire du patrimoine archéologique minier et métallurgique a été réalisé dans le territoire du Parc National des Pyrénées. Centrées sur les vallées d’Aspe, d’Ossau et de l’Ouzom, quatre campagnes de prospections pédestres et de sondages archéologiques ont été menées dans le cadre d’un programme collectif de recherche consacré à l’anthropisation de la montagne pyrénéenne.
Ce travail de recherche et de recension permet de retracer les grandes lignes de l’histoire plurimillénaire de l’activité minière et métallurgique en haut Béarn, depuis la fin du Néolithique jusqu’en 1960.
La mine du Somport : une mine de cuivre exploitée au IIIe millénaire avant J.-C.
Parmi les sites miniers découverts en Béarn, la mine du Somport en vallée d’Aspe, constitue à ce jour le plus ancien vestige minier connu en Aquitaine et, plus largement, le premier témoignage d’une extraction de minerai de cuivre dans la chaîne des Pyrénées. Exploitée au cours du néolithique final, entre 2580 et 2430 av. J.-C., elle coïncide avec la naissance de la métallurgie en Europe occidentale.
La mine ancienne, découverte en 2007 et actuellement en cours d’étude, se présente sous la forme d’un boyau étroit, actuellement accessible sur un tronçon de 8 m de longueur. Elle se poursuit plus en profondeur, vers une zone d’exploitation inconnue presque totalement colmatée et pour l’heure inaccessible. Foncé dans les calcaires, le chantier est très exigu, étroit et bas, sa hauteur n’excédant pas 1,40 m. Les mineurs, qui ont œuvré dans un souci de rentabilité et d’économie, ont suivi au plus près la géométrie du filon de cuivre, se limitant à l’extraction de la zone minéralisée en évitant d’abattre les calcaires stériles.
Une partie de la mine a été remblayée par des débris issus de l’abattage. Il s’agit d’une épaisse couche de plaquettes de roche stérile et de résidus de charbons de bois stockés à l’intérieur du chantier par les exploitants. Si ces débris étaient laissés sous terre – sans doute pour limiter les efforts des mineurs – la chalcopyrite en revanche était ramenée à la surface et au jour où elle subissait une préparation préalable à sa réduction. Dans l’état actuel des recherches, aucun indice de pratique minéralurgique ou métallurgique n’a été découvert sur le site du Somport mais il est vraisemblable que des ateliers de préparation et de traitement du minerai étaient installés aux abords immédiats de la petite mine de cuivre.
Les études et les campagnes de fouille en cours s’attachent à explorer les multiples problématiques de recherche qu’éveille ce site exploité par les tous premiers mineurs d’Aquitaine.